Omnia vincit amor

Omnia vincit amor

Deviens ce que tu es
Qui Je Suis

Omnia vincit amor

 
Omnia vincit amor

Éveil

En écrivant ces lignes, je me remémore ma première expérience avec la mort.

J’étais alors une petite fille de six ou sept ans. Je me promenais dans le grand jardin jouxtant la propriété de mes grands-parents en Bretagne. Soudainement, j’aperçu un peu plus loin une forme au bord du chemin. Vinrent alors un pincement au cœur et de l’effroi ; puis, un profond respect et beaucoup de calme. Je m’avançai lentement, m’arrêtai puis j’observai un temps avant de m’accroupir.

C’est une palombe me disais-je alors. Elle est si belle, son plumage mélange le beige crème et le gris-bleu. Ses plumes sont si douces. Elle a dû entendre les pigeons de mon grand-père dans le pigeonnier là, un peu plus loin et se poser ici ; peut-être pour trouver refuge ?

Je me souviens de mes gestes. Oui. Je me souviens d’avoir creusé une petite tombe peu profonde en prenant soin d’en tapisser religieusement le fond des pétales de roses qui fleurissaient notre jardin … Pompons oranges, rouges et roses, éclatants, partout à profusion !

Avec grande douceur et précaution, j’y ai déposé le bel oiseau trouvé sans vie. Je ne pouvais supporter l’idée que ce corps inerte restât ainsi à « l’air libre » … pensée un peu dérangeante à vrai dire, mais tellement rationnelle pour la personne hypersensible que j’étais déjà à l’époque, surtout quand on songe à la raison d’être d’un oiseau, celle de VOLER. « Si cet oiseau ne peut être en l’air, alors, qu’il soit en terre ! » Pour moi, c’était d’une logique implacable. Mais assurément que mon instinct ne m’enjoignait là que de perpétuer le rituel existant depuis que l’Homme est homme et qui fait que l’homme est Homme, c’est-à-dire d’enterrer et d’honorer ses morts par respect, compassion et amour pour son prochain. Ma vie d’adolescente puis de jeune femme adulte a été jalonnée de nombreux deuils, ce qui m’a sûrement prédisposée à l’introspection et à me tourner vers mon intériorité, point de départ de tout cheminement spirituel. Car, Celui qui regarde à l’extérieur rêve. Celui qui regarde à l’intérieur s’éveille. Carl Gustav Jung.

L'amour triomphe de tout.

Fréquentant les dojos zen et m’exerçant quelques temps aux arts martiaux, j’ai passé de longues années que je qualifierais de « méditatives », car en perpétuelle réflexion, à tenter de trouver des réponses à l’énigme première que constituent la vie et la mort, à réclamer des explications pour l’inexplicable : « Pourquoi doit-on mourir ? Pour qui, pour quoi tout doit-il périr ? Pourquoi tout doit-il finir ? Pourquoi être en vie si c’est pour mourir ? Cela n’a pas de sens.  » me disais-je.  « Maman, moi, je veux être éternelle », avouais-je à ma mère le soir avant de m’endormir.

Eternels. Nous le sommes tous, en vérité. Parce que Dieu est Amour et que l’amour triomphe de tout, même de la mort.

Omnia vincit amor et nos cedamus amori.

L’amour triomphe de tout et nous [aussi] cédons à l’amour.

Virgile, Les Bucoliques.

Notre âme est à l’image de son créateur, c’est-à-dire qu’elle est Alpha et Omega, sans début ni fin. Elle a été créée par amour, pour l’amour et elle vit de toute éternité. Elle EST, en dehors de toute notion de temps et d’espace. La Bible nous dit d’ailleurs : « En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu'Abraham fût, moi, Je Suis. » (Jean, 8:58.)

J’ai compris que nous ne sommes pas des corps physiques qui vivons une expérience spirituelle. Non, à l’inverse, nous sommes des âmes qui vivons une expérience physique, ici sur Terre, afin d’apprendre, de grandir spirituellement, de nous souvenir de qui nous sommes, puis enfin, de repartir.

Omnia vincit amor